L’exode du travail hors de sa condition salariale

De nouveaux territoires productifs se déterminent à l’articulation de multiples lignes de fuite, par contournement ou débordement du salariat – que ces échappées hors de la condition salariale soient parfois motivées politiquement par le refus de se soumettre au commandement de l’entreprise, ou, plus fréquemment encore, qu’elles expriment simplement un souci de vivre et l’obligation dans laquelle se trouvent les travailleurs précaires d’auto-constituer leur activité. Ils sont désormais nombreux les travailleurs engagés ainsi sur le chemin de l’exode, par choix ou nécessité – travailleurs affranchis (des conventions fordistes) qui s’approprient des créneaux que l’entreprise classique ne parvient plus à rentabiliser ou qui anticipent de nouveaux secteurs productifs ; ce sont à la fois des brigands qui guerroient sur les terres laissées en friche par le capital et des précurseurs qui inventent la nouvelle économie.

Cette expérience de l’exil que chaque travailleur reconnaît comme sienne

Que nous disent de cet exode les recherches empiriques [1] ? Déjà qu’il s’agit d’une multiplicité productive qui pénètre tous les secteurs et concerne aussi bien le travail manuel que le travail immatériel [2] : services de proximité (réparation, entretien, petit transport…), production multimédia, activités artistiques, communication, formation, restauration rapide… Mais aussi que cette multiplicité se joue des conventions salariales classiques et qu’elle les déborde sur leur droite, en renouant avec l’efficacité sociale des formes pré-fordistes d’organisation du travail (artisanat, petite entreprise, voire compagnonnage de métier), et sur leur gauche, en inaugurant un entrepreneuriat post-industriel agencé en réseaux et largement fondé sur des productivités communicationnelles. Et pourtant, en dépit de ces hétérogénéités historique et économique, des continuités fortes rapprochent ces nouvelles territorialités productives. Elles partagent une égale propension à défaire les normes habituelles du travail et à en déconstruire les frontières. A l’encontre des logiques de spécialisation et de hiérarchisation, elles affichent volontiers une préférence pour la transversalité et la réversibilité des fonctions. À l’inverse d’une conception techniciste et rationaliste de la compétence, elles entremêlent joyeusement coopération de travail et relation affective, vie personnelle et vie professionnelle.

Se déterminent ainsi des territoires productifs au caractère hybride où les liens de personnes se distinguent difficilement des rapports de travail, où temps de travail et temps de vie se recouvrent, où l’espace du travail est imbriqué dans les espaces de vie. Au cours de cet exode, c’est le travail lui-même qui se redéploie et entre en dissentiment avec ses formes historiques : plus vraiment un travail lorsque des liens d’amitié incitent deux ou trois artistes à créer ensemble ou deux ou trois précaires à ouvrir un lieu de restauration rapide mais, pourtant, toujours un travail par les compétences qu’il sollicite, les rémunérations et les contraintes de gestion qui lui sont associées; en tout cas, certainement pas une conception classique du travail dès lors que la bonne entente tient lieu d’organisation productive et que la mise en réseau professionnel suppose des liens de confiance forts entre les personnes.

Toujours impliquée et néanmoins dérobée

C’est peut-être cette formulation de Maurice Blanchot qui pourrait le mieux décrire ce régime d’activité, nécessairement impliquée dans un rapport de travail mais immédiatement dérobée. C’est une activité qui ne se laisse pas saisir facilement, et certainement pas à partir des catégorisations classiques du salariat, tant la fluidité et la mobilité de ses contours découragent la définition. Ce régime de l’implication dérobée est sans doute la meilleure conduite à opposer au capital car c’est dans cette présence-absence que réside la puissance de ceux qui parviennent à investir des secteurs significatifs de la production sans jamais s’y laisser prendre définitivement. C’est la stratégie de ceux qui savent avoir perdu et qui peuvent dès lors emporter toutes les victoires.

C’est la stratégie de José Bové et de la Confédération paysanne qui, conscients d’avoir échoué à sauver le monde paysan, s’autorisent aujourd’hui toutes les audaces et construisent dans les interstices de l’industrie agro-alimentaire à la fois les plus belles alternatives et les meilleures réussites économiques (couplage de la production agricole et du tourisme vert, alliance pour la qualité avec les consommateurs, articulation d’une identité paysanne et d’une écosophie mondialisée…).

Le capital a vaincu. Dès lors, c’est de l’intérieur qu’il peut être défait. Le capital n’a plus ni commencement ni fin, pas plus qu’il n’a d’extériorité. Il englobe en permanence sa propre périphérie et c’est justement de ce point de vue-là qu’il peut être contredit, par son milieu, d’où il peut être débordé et subverti, sur ses lignes de tension interne, dans ses interstices. L’antagonisme au capital se vit dans un rapport intime. Que faut-il opposer à ce capital-masse (ce capital-nasse) ? La non moins massive opposition de classe ? Ou l’intensité et la mobilité de la flibuste, cet art victorieux du faible ? Car c’est bien d’un art flibustier dont il s’agit, tant du côté des nouvelles réalités du travail immatériel (multimédia, culture, communication…) que du côté des « mondes de la petite production urbaine » [3] (services de proximité, entretien, aménagement …).

D’abord, un art de la réversibilité. Souvent il est difficile de dire qui est employé ou employeur. Les postures peuvent alterner au gré des contrats et des opportunités, comme les sociologues l’observent dans le vaste secteur des activités créatives- intellectuelles (fabrication de décor, production de vidéo…), où, selon l’afflux des commandes ou leur urgence, les professionnels s’épaulent entre-eux en devenant tour à tour employeurs les uns des autres et occupent ainsi, alternativement, des positions de conception (le porteur du projet, le maître d’œuvre) ou de « petite main » (la compétence nécessaire à la réalisation du chantier). Cette inversion régulière des postures réussit à désacraliser et à dédramatiser l’embauche, et les questions de rémunération et de subordination salariale qui lui sont étroitement corrélées [4].

Un art aussi de l’appariement qui incite les professionnels à investir une ligne large de production et qui leur permet de résister aux aléas du marché ou de la commande publique. Ainsi, un plasticien associera à son travail de création des animations de stage ou de l’enseignement et acceptera parfois des travaux de décoration. Le recours à des métiers apparentés, la combinaison des ressources, le couplage des compétences, sans oublier le soutien du conjoint qui, à l’échelle d’une économie familiale, permet de conjuguer travail « protégé » (au sens fordiste) et activité diffuse (à la manière flibustière), autant de procédés qui se développent dans le précariat pour compenser le risque et réduire les incertitudes [5]. Par ce jeu des implications dérobées, les travailleurs restent toujours en mouvement à l’intérieur du champ de vision de l’ennemi et dans l’espace contrôlé par lui [6] – sur le mode d’une opposition intime, contre… tout contre.

Comme seule existence celle que constituent ses connexions

Car c’est bien en ces termes que les sociologues s’accordent pour décrire le travail dans ses modalités post-fordistes : un travail hautement coopératif qui se développe sous forme de réseaux et de flux. Mais les meilleurs auteurs ajoutent aussitôt que ces devenirs-réseaux ne sont pas des processus sans sujets – des systèmes désincarnés de circulation et de communication – mais bien des constitutions réelles que les sujets ré-articulent continûment en fonction des activités qu’ils ont à accomplir, des compétences à coordonner, des professionnalités à agencer ; autrement dit, ces réseaux doivent être appréhendés en tant que constitutions subjectives, largement ouvertes sur la diversité des engagements, fortement contextualisées à l’échelle d’un territoire urbain ou d’un milieu professionnel [7].

L’erreur fréquemment commise est de considérer que le travailleur s’inscrit dans un réseau, comme si le réseau lui pré-existait et qu’il pouvait l’instrumentaliser à bon compte, alors que la problématique est toute différente : ce sont les sujets qui se constituent en réseaux au gré de leurs coopérations et de leurs transactions. D’ailleurs, il serait plus juste de dire que le réseau est la constitution réelle d’une activité qui se définit essentiellement par son exo-consistance, par la seule consistance de ses connexions. Comment le producteur multimédia parviendrait-il à créer indépendamment des relations qu’il a su nouer et dont il tire son inspiration, dont il attend une collaboration et grâce auxquelles il fait reconnaître son savoir-faire ? Cette sorte d’activité ne peut se prévaloir d’un « propre », au sens d’une délimitation qui lui assurerait son identité et sa présence, sous la forme d’un rassemblement de soi [8] : un temps et un lieu du travail, une qualification et un statut… Au contraire, elle possède pour seule existence celle que constitue la multiplicité de ses connexions et de ses conjugaisons. De là découle ce que Deleuze-Guattari nommerait son exo-consistance ou encore son caractère connectif.

Tout l’art de l’existence dans le précariat tient à cette intelligence de la connexion. Et parmi ces arts de « l’éco », le moindre n’est pas celui que Toni Negri nomme l’entrepreneuriat politique, c’est-à-dire la capacité, largement partagée dans le monde du travail immatériel, d’assembler, à l’occasion d’un chantier particulier, autour d’un projet spécifique, différents acteurs et facteurs sociaux [9]. C’est bien un échange politique que recouvre cet art de « l’éco » [10], et un échange politique (dans l’ordre de la transaction et de la négociation) qui se noue de l’intérieur même du produire tant la gestion des rapports sociaux et des conditions de la collaboration devient primordiale dans la réussite du projet ou dans la bonne conduite du chantier. Toujours plus de rapports sont à « domestiquer », toujours plus de territoires à investir, et parmi les plus globaux, la ville en tant que telle, la ville comme milieu, comme ambiance, la ville comme espace d’intégration des activités. Comment un créateur pourrait-il esquiver son rapport à la ville – la manière dont il l’habite et se laisse influencer par elle ? La ville, par ses effets de mode et de sensibilité, génère toute une congruence d’ambiances et d’idéalités sans laquelle les compétences intellectuelles, artistiques, culturelles réussiraient difficilement à se réaliser et à s’épanouir. L’évolution des goûts et des aspirations, les disponibilités de vie, les opportunités de rencontre avec d’autres professionnels, autant de « données » que le producteur s’emploie à acclimater. Si diverses soient ces influences, il s’efforce de les ré-articuler à l’échelle de son activité, de les accorder sur le plan, à chaque fois singulier, d’un chantier, d’une création.

Il n’y pas de réussite en dehors de cette ingéniosité dans l’art de transposer et de raccorder, indépendamment de ces arts de « l’éco » que Félix Guattari définit comme des pratiques permettant de domestiquer les territoires d’existence et de les rendre habitables en fonction d’un projet humain, que ces territoires concernent le corps, l’environnement ou des ensembles plus larges comme la profession, la ville…

Tout est en transit dans l’activité du travailleur précaire, y compris lui-même

Une notion comme celle de « territoire circulatoire » [11] peut être utilement mobilisée car elle évite de piéger le raisonnement dans une conception trop localiste ou encore trop statique, trop homogène de la ville, car, en l’occurrence, il s’agit de penser la territorialisation des réseaux et des mobilités, de tous ces agencements productifs qui ne possèdent pas de lieu définitif ni de délimitations claires – une activité en transit. Si l’usage du terme territoire convient, encore faut-il l’entendre comme un espace qui ne possède pour contours que ceux des mobilités, pour envergure que celle du déploiement des réseaux au sein de la métropole, en fonction de ses différents étagements (espaces de proximité, espaces globalisés ou internationalisés). Si le terme doit être conservé, il est intéressant de l’assortir d’un adjectif qui en rééquilibre le sens : territoire circulatoire, intermédiaire ou transitoire… territoires de la circulation (des informations) et des transitions (entre compétences).

Parmi les interactions dynamiques qui donnent sa forme circulatoire au territoire, plusieurs ont été évoquées jusqu’ici : les réseaux, les flux, les coopérations… L’image qui en ressort est celle d’une ville traversée par de grandes continuités productives (des réseaux professionnels qui peuvent s’établir transversalement, à la mesure globale de la ville) mais ces continuités sont toujours discontinues, fragmentées, car la puissance d’un réseau relève certes de son extension en continu mais tout autant de ses interruptions – ses bifurcations, ses entrecroisements. Un réseau se déploie sur un mode extensif (la continuité de son développement) et sur un mode intensif (ses nodosités). Un mot-image, introduit par Deleuze-Guattari et aujourd’hui largement répandu, donne une représentation assez juste de cette double valence : le rhizome qui se développe par extensions latérales et par bourgeonnement.

Dès lors, à la notion de territoire circulatoire qui caractérise la continuité du réseau, il faut adjoindre celle de territoire interstitiel qui complexifie et complète la première en introduisant le point de vue des nodosités, des articulations et des entrelacements… Seulement alors, la puissance productive du réseau donne toute sa mesure. Ce qui fait la réussite d’une expérience entrepreneuriale, dans les mondes du travail immatériel ou dans les mondes de la « petite production urbaine », tient conjointement à l’envergure du réseau professionnel qui permet d’associer sans relâchement de nouvelles compétences et à la multiplicité de ses bifurcations, qui ouvrent de nouveaux plans à l’activité. Le jeu est alors paradoxal qui nécessite de renforcer la continuité tout en tablant sur les ruptures. Faire événement à l’intérieur du réseau – une coopération inattendue, un énoncé décalé, une hybridation… – un événement qui fait rupture et qui ouvre l’interstice dans lequel s’expérimentera un projet et s’agencera une coopération. En effet, l’art réticulaire est bien de cet ordre, étendre le réseau jusqu’à provoquer l’événement et forcer l’interstice, à la manière du rhizome qui bourgeonne.

Ici aussi, il faut renverser le discours sociologique qui trop souvent nous laisse entendre que les interstices urbains représentent la part d’ombre de la ville, ses mondes souterrains et sa marginalité. Bien au contraire, l’interstice est un moment de visibilité (et de vitalité aussi), ce moment privilégié où les choses s’agencent et se cristallisent. Cette conception interstitielle du territoire essaie de nous dire ceci : que les coopérations productives et les agencements de compétences se réalisent dans des zones de friction (entre réseaux), d’entrecroisement (de trajectoires), de nodosité (où s’entremêlent les singularités). L’activité se territorialise donc d’une façon circulatoire et interstitielle, englobante par l’envergure de ses réticulations – le territoire productif n’est autre que la métropole elle-même – et malgré tout dissociante par la multiplicité des « points de croix » qu’elle détermine à la manière d’une trame productive.

Cette « extraterritorialité réciproque » à laquelle nous destine la coopération [12]

Une théorisation faible laisse penser que la coopération se résume à une complémentarité de bonne intelligence entre travailleurs qui collaborent à une même entreprise (un projet, un chantier, un contrat) et qu’elle procède, de manière seulement fonctionnelle, à la coordination des compétences et des tâches. L’image qui nous serait donnée serait celle d’un travailleur coordonné, sans que rien ne nous soit dit de ce travailleur et de l’implication qui est la sienne. Avant d’être une coordination et une complémentarité, la coopération est principalement une construction subjective, à savoir une transaction engagée entre des sujets-au-travail, qui leur permettra de structurer leur situation de collaboration pour en permettre l’intégration, symbolique et sociale, et la rendre ainsi compatible avec les fins qu’ils poursuivent et les motifs d’action de chacun. Maints exemples nous seraient apportés par la recherche empirique, qui montreraient que la conduite d’un projet ou d’un chantier suppose une requalification fine des situations professionnelles – leur réagencement – afin qu’elles deviennent parfaitement adéquates aux finalités productives que les travailleurs coopérants partagent : exigences de qualité, contraintes et délais, niveau de complexité… [14]. La coopération est toujours un événement intersubjectif qui prend forme objective, progressivement, au fur et à mesure de l’avancée de la production, par stabilisation des normes de travail afin de définir des zones proximales de complémentarité, par la formation d’une communauté langagière qui permettra aux expériences de converger et de se rassembler dans une dénomination professionnelle, mais aussi par l’instauration d’un référentiel entrepreneurial, particulièrement utile dès lors qu’il s’agit d’apprécier la contribution de chacun et d’en évaluer le niveau de rémunération.

C’est ce substrat intersubjectif qui définit une coopération, qui la définit comme un art de l’intermédiation, en regard de cette propension politique à l’entremise et au compromis qui la caractérise. Le qualificatif « politique » ne nous semble pas usurpé en considération des très nombreuses occasions où les agents de la coopération négocient leur rapport de travail et délibèrent à propos de leur engagement professionnel ; le terme paraît convenir pour désigner une configuration de travail qui s’apparente à une situation de gouvernance.

Si une compétence sociale est particulièrement sollicitée, c’est bien celle-ci, cette faculté que possèdent les sujets-au-travail à s’entre-mettre et cette disponibilité qu’ils partagent pour agir sur le terrain de l’autre et articuler ainsi leur compétence. La coopération se manifeste à travers un mouvement incessant de dé-territorialisation et de re-territorialisation professionnelles et par une sorte de double empiétement de sens et de finalité. Cette expatriation volontaire – collaborer à l’entreprise d’un autre professionnel – est le tribut à payer pour agir conjointement à lui sans pour autant abolir son autonomie, pour exister concurremment à lui tout en favorisant l’essor d’un projet commun. Car en l’occurrence, il s’agit bien d’alterner les déplacements pour faciliter l’interpénétration des savoir-faire, sans risquer qu’ils ne se neutralisent les uns les autres et qu’à cause de cela, l’un puisse se sentir dépossédé de ses qualités ou de sa liberté de choix.

Cette alternance des postures est essentielle car c’est d’elle que dépend l’équilibre intersubjectif de la coopération. La réversibilité est fondamentale qui amène l’un et l’autre des acteurs de la collaboration à se tenir alternativement sur le terrain de son partenaire et à transiger avec lui (ce qu’il concède) en même temps qu’il s’entremet (ce qu’il agence). Ce renversement des postures, et ce processus de dé-territorialisation / re-territorialisation partagé, constituent la coopération à son degré le plus élevé, au niveau d’une extraterritorialité réciproque. Elle n’est jamais définitivement le lieu ou le temps d’un seul mais toujours le lieu et le temps de la dépropriation de l’un et de l’appropriation de l’autre, et inversement à l’occasion d’un autre chantier. La coopération rencontre là sa véritable puissance, dans ce mystérieux consentement à s’exiler, à s’expatrier, à agir sur le terrain de l’autre. Une mobilité constituante.

Pascal NICOLAS-LE STRAT, juillet 2000

[1] En particulier : Réseaux productifs et territoires urbains, éd. préparée par M. Péraldi et É. Perrin, Presses Universitaires du Mirail, 1996 ; Ville et emploi –le territoire au cœur des nouvelles formes du travail, coordonné par É. Perrin et N. Rousier, éd. de l’Aube, 2000.

[2] Sur la question du travail immatériel, nous nous référons à ces textes fondateurs que sont : Maurizio Lazzarato, Yann Moulier Boutang, Antonio Negri, Des entreprises pas comme les autres – Benetton en Italie, le Sentier à Paris, Publisud, 1993, et Antonella Corsani, Maurizio Lazzarato, Antonio Negri, Le bassin de travail immatériel (BTI) dans la métropole parisienne, éd. L’Harmattan, 1996.

[3] Selon une formule de Laurence Roulleau-Berger, in Ville et emploi, op. cit, p. 136 et sq.

[4] Cf. Hélène Hatzfeld et alii, idem, p. 123 et sq.

[5] Pierre-Michel Menger parle à ce propos de « portefeuille assurantiel », in « Rationalité et incertitude de la vie d’artiste », L’année sociologique, vol. 39/1989.

[6] Nous reprenons une formulation de Michel de Certeau in L’invention du quotidien, Folio-essai, p. 61.

[7] Cf Maurizio Lazzarato, in Réseaux productifs et territoires urbains, op. cit., p. 99 et sq.

[8] Michel de Certeau, op. cit.

[9] Cf Antonella Corsani, Maurizio Lazzarato, Antonio Negri, Le bassin de travail immatériel (BTI) dans la métropole parisienne, op. cit.

[10] Félix Guattari, Les trois écologies, Galilée, 1989. Il précise que “la racine eco est entendue ici dans son acception grecque originaire : oïkos, c’est-à-dire : maison, bien domestique, habitat, milieu naturel”.

[11] La notion de territoire circulatoire a été introduite par Alain Tarrius, cf. Réseaux productifs et territoires urbains, op. cit.

[12] Nous empruntons cette formulation à Giorgio Agamben, Moyens sans fins (Notes sur la politique), éd. Payot & Rivages, 1995, p. 35 et sq.

[13] Voir à ce propos les travaux de Toni Negri et Maurizio Lazzarato sur les constituants communicationnels, langagiers et culturels du concept de travail immatériel, in Le bassin de travail immatériel (BTI) dans la métropole parisienne, op. cit, p. 203 et sq.