Le travail du commun
L’engagement pour le commun rouvre une espérance. Il marque le refus des citoyens de se laisser déposséder de leur vie tant par une gestion étatique lourdement bureaucratisée, que par le fonctionnement arbitraire et inégalitaire du marché. Il porte donc une double opposition : une critique de l’État qui dessaisit les citoyens et les travailleurs de l’administration des biens et services d’intérêt collectif, une critique du marché qui isole les individus et corrompt systématiquement les possibilités de partage et de mutualisation. Le travail du commun agit en « contre » et en « pour ». Il s’efforce de défaire les logiques dominantes et, dans le même mouvement, il en expérimente de nouvelles. Il destitue et réinstitue. Il combat et instaure. Ses critiques sont systématiquement actées dans des alternatives mises en action, dans une capacité à faire autrement, à instaurer de la coopération là où l’idéologie majoritaire idéalise la concurrence, à pratiquer une démocratie radicale face à des institutions technocratisées.
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Agir en commun / agir le commun
Un même questionnement émerge aujourd’hui, avec une forte acuité politique, dans les champs du social, de l’art, de la recherche (en sciences sociales), du soin ou encore de l’urbain, et…
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De la fabrication institutionnelle des impuissances-à-agir au développement d’un empowerment
Le travail du commun implique un processus de capacitation, à savoir une montée collective en capacité. C’est donc sur ce plan spécifique qu’il me semble nécessaire de poser la question…
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Le travail historique du commun, à la lecture de « ZOMIA, ou l’art de ne pas être gouverné » de James C. Scott
« La vaste littérature portant sur la construction étatique, contemporaine ou plus ancienne, n’accorde quasiment aucune attention à son envers : l’histoire de l’absence d’État, délibérée et réactive. Je veux parler ici…
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Un travail situé, un travail continué
[Ce texte correspond à la conclusion de mon livre Le travail du commun, éd. du Commun, 2016]. Le travail du commun est un travail situé et un travail continué. Il…
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Un déboîtement radical
[Ce texte correspond à l’introduction de mon livre Le travail du commun, éd. du Commun, 2016]. L’engagement pour le commun signe un nouvel élan démocratique dans un contexte de très…
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Arts de faire commun (construction d’un commun / constitution du commun)
La constitution du « commun » et la construction de « communs » sont des questions politiques dès à présent largement ouvertes. La recherche d’alternatives à l’emprise du marché et de l’État est au…
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« Travail d’institution » et capacitation du commun
La société se crée et se recrée continûment. Ce constat peut être posé à l’échelle globale. Les mouvements sociaux, les révoltes et les révolutions sont les analyseurs / révélateurs de…
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Vers une épistémopolitique du commun
Par « travail du commun », j’entends la nécessité de traiter en commun les affaires communes de la cité et donc de co-produire (coopération, collégialité) le commun qui nous est indispensable pour…
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Commun oppositionnel
La question du commun rencontre un écho grandissant dans le débat public. Et je ne suis pas sûr qu’il faille toujours s’en féliciter. Elle est fréquemment réduite à une simple…
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Passer d’une culture de résultat à une culture de processus et d’expérimentation
Contribution à l’ouvrage Chantiers ouverts au public, coordonné par Pauline Scherer, La 27e Région, éd. de la Documentation Française, 2015. Un dispositif de politique publique est forcément emporté dans le…
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L’exigence de communs, la passion du commun – lectures de Toni Negri et de Hardt & Negri
« De même que le boulanger fait du pain, que le tisserand tisse ou que le meunier moud son grain, l’homme du commun « commune », c’est-à-dire produit du commun. L’homme du commun…