L’engagement pour le commun rouvre une espérance. Il marque le refus des citoyens de se laisser déposséder de leur vie tant par une gestion étatique lourdement bureaucratisée, que par le fonctionnement arbitraire et inégalitaire du marché. Il porte donc une double opposition : une critique de l’État qui dessaisit les citoyens et les travailleurs de l’administration des biens et services d’intérêt collectif, une critique du marché qui isole les individus et corrompt systématiquement les possibilités de partage et de mutualisation. Le travail du commun agit en « contre » et en « pour ». Il s’efforce de défaire les logiques dominantes et, dans le même mouvement, il en expérimente de nouvelles. Il destitue et réinstitue. Il combat et instaure. Ses critiques sont systématiquement actées dans des alternatives mises en action, dans une capacité à faire autrement, à instaurer de la coopération là où l’idéologie majoritaire idéalise la concurrence, à pratiquer une démocratie radicale face à des institutions technocratisées.