Une recherche de plein vent dépeint une situation où le terrain de la recherche ne correspond pas au terrain du chercheur, à savoir à son terrain d’exercice professionnel qu’il délimite traditionnellement avec ses outils méthodologiques. Ce mot-image désigne une pratique sociologique qui échappe à un cadre préétabli. Elle se déroule hors les murs (méthodologiques). Elle s’exerce à terrain découvert. Le chercheur ne préfigure pas, n’anticipe pas les réalités sociales auxquelles il se trouvera confronté. Il avance effectivement « à découvert ». Il éprouve son terrain en temps réel, in situ. La scène de la recherche échappe à tout scénario méthodologique car, en fait, elle coïncide avec les multiples scènes de la vie ; elle se mêle à elles, s’hybrident avec elles. Une recherche de plein vent est fondamentalement une recherche en expérimentation, tant le chercheur doit inventer pour faire face, risquer de nouvelles approches pour relever le défi d’une réalité innombrable, tester de nouveaux cadres théoriques pour appréhender des situations mouvantes. Il n’a pas d’autres solutions que de s’exposer aux réalités pour les « découvrir », et de réajuster ses outils autant que nécessaire.