Une sociologie du travail artistique (artistes et créativité diffuse), L’harmattan, 1998 pour l’édition papier, 2015 pour l’édition électronique
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Pascal Nicolas-Le Strat, Une sociologie du travail artistique, ePub, 30.06.2015
Présentation du livre
L’art se développe aujourd’hui sur le mode d’une créativité diffuse. Les avant-gardes artistiques ont fait franchir à l’art ses dernières limites. Aucun idéal esthétique, aucune norme académique ne réussissent à contenir les pratiques contemporaines. L’art se mêle à tout, se mêle de tout. L’art fait un avec la vie elle-même. Ce débordement des corpus et des territoires débouche sur une pluralité de formes et sur une multiplicité de pratiques. Le capitalisme contemporain essaie de mobiliser à son profit cette « créativité diffuse » dans le cadre de son industrie culturelle, urbaine et touristique, comme il le fait de façon similaire pour d’autres qualités existentielles : le social, l’intellect, les affects… La « constitution » de cette nouvelle force de travail, désormais largement disséminée et démultipliée, s’articule sur différents plans : a) son agencement à l’échelle de « micro-bassins de travail immatériel », en grande partie lié aux politiques publiques ; b) son organisation en réseaux, déployée sur les territoires urbains et ponctuée par une multitude de festivals ; c) son entrepreneuriat, à la portée tant socio-économique (associer fonctionnellement les compétences) que socio-politique (réguler les rapports sociaux de coopération). Cette « constitution » post-fordiste émerge dans des conditions de forte précarité. Et nombreux sont les artistes qui travaillent avec, pour niveau de revenu, les minima sociaux (RMI, en particulier). Néanmoins, dans ces mondes de la « créativité diffuse », de multiples initiatives artistiques (friches, occupations, interventions urbaines, arts de la rue…) montrent qu’il est possible de s’opposer avec la même puissance tant à la structuration classique des mondes de l’art, qu’à l’emprise capitaliste sur les activités immatérielles.